L’importance de la protection solaire en montagne
Bien que les températures soient plus froides qu’en plaine, en altitude l’ensoleillement est plus puissant et nécessite une protection solaire adaptée pour éviter de désagréables séquelles. On pense tout d’abord aux yeux mais il ne faut pas oublier le peu de surface de peau qui dépasse de son équipement !
En montagne, les apparences peuvent être trompeuses, surtout en hiver par temps couvert. Quelques règles sont bonnes à rappeler pour comprendre l’importance de se protéger.
Tout d’abord, en altitude, les rayons ultraviolets du soleil (UV) sont beaucoup moins filtrés par l’atmosphère et leur agressivité est ainsi décuplée. Il faut savoir que l’exposition aux radiations solaires augmente en moyenne de 10% tous les 1000m. D’autre part, le soleil se réverbère beaucoup plus sur la neige (85%) contrairement à d’autres surfaces non enneigées comme le sable (environ 20%) ou l’eau (environ 15%).
Attention aux temps nuageux puisque même si le soleil est caché, 90% des UV ne sont pas filtrés. En effet, un ciel couvert joue très peu le rôle de filtre et même en cas de brouillard, 50% du rayonnement arrivent à passer. De plus, en haute altitude, il est fréquent que l’on se trouve dans la couche supérieure de nuage où règne un rayonnement intense par diffraction lumineuse. Les risques par temps couvert sont donc encore plus importants que par beau temps. Enfin, le froid a tendance à anesthésier la peau et diminuer les sensations de chaleur et donc l’arrivée d’un coup de soleil.
Protéger ses yeux
En montagne, trois facteurs fragilisent les yeux : le soleil, le froid et la réverbération. Sans le port de lunettes protectrices, l’association de ces trois éléments peut engendrer de graves séquelles au niveau des yeux. La plus courante est le « coup de soleil » oculaire. Ce problème, aussi appelé ophtalmie des neiges (photokératile), est une brûlure superficielle de la cornée qui apparaît après quelques heures d’exposition à une lumière intense (forte irradiation en UVB) et se manifeste par d’intenses douleurs, rougeur, larmoiement et une grande sensibilité à la lumière. D’autres pathologies peuvent survenir comme l’érythropsie des neiges qui correspond à l’épuisement de la rétine suite à une exposition prolongée à une stimulation lumineuse intense, qui se manifeste par une impression de coloration des objets en rouge. D’autres pathologies dues au froid comme le syndrome « White out » et gelure de la cornée peuvent également survenir.
Heureusement, toutes ces pathologies peuvent être évitées grâce au port d’un matériel adapté aux conditions difficiles, équipé de verres de catégorie 3 ou 4 et de montures enveloppantes avec des coques de protections latérales pour encore plus d’efficacité. Les masques de ski ont cet avantage de ne rien laisser passer, ni les rayons ni le vent froid. Ils en existent avec différents types de protections solaires allant d’une catégorie 1 à 3. Pour en savoir plus sur les masques de ski, consultez notre article sur les accessoires indispensables pour une journée de ski.
Pour info, les verres de catégorie 3 filtrent entre 83% et 92% de la luminosité solaire, tandis que les verres de catégorie 4 (niveau maximal) absorbent entre 93% et 97% de la lumière. Ces derniers sont vivement conseillés lors d’une pratique sportive sur glacier et en haute altitude. Attention, il est déconseillé de conduire avec ce type de lunettes de soleil.
Protéger sa peau
Au ski, c’est surtout la peau du visage qui est concernée, quelques fois les mains pour les randonneurs à ski qui évoluent sans gant mais aussi le cou ou les oreilles pour ceux qui skient léger ou qui raffolent du ski-terrasse. Pour contrer les effets dangereux du soleil au niveau de la peau, une crème solaire haute protection est recommandée, comme en été. Les laboratoires ont développé des crèmes solaires spécialement conçues pour la neige et l’altitude comme la gamme Mountain de la marque suisse Piz Buin
Les personnes à la peau claire se doivent d’appliquer une protection solaire d’indice élevé (50) et de renouveler l’application toutes les deux heures. Sans protection solaire, les peaux fragiles peuvent risquer des brûlures au deuxième degré ! En complément, un cache cou placé devant le visage peut être aussi très utile car en plus de faire barrière au soleil, il empêche le froid de glacer le visage et de provoquer des brûlures sur les peaux les plus sensibles.
Les peaux mates et résistantes, quant à elles, peuvent se permettent d’utiliser des indices moins élevés, sans pour autant négliger la protection. En effet, ce n’est pas parce que l’on n’attrape pas de coup de soleil que la peau ne souffre pas. Responsables des brûlures cutanées, les UVB sont associés aux UVA qui eux, sont responsables du vieillissement prématuré de la peau.
Le choix d’une bonne crème solaire à large spectre (protection UVA + UVB) est donc capitale. En magasins de ski, certaines marques proposent des protections spécialement conçue pour la montagne.
Autre petite surface à ne pas oublier : les lèvres !
Exposées à la déshydratation à cause du soleil, du froid et de la réverbération, elles ont tendance à vite gercer en montagne. Avant de souffrir de gerçures et de lèvres fendue, l’utilisation d’un baume à lèvre à fort indice de protection solaire permet de les préserver avec efficacité.
Doubler de vigilance chez les enfants ! Les enfants sont encore plus sensibles à l’ensoleillement car leur peau, comme leurs yeux ou leur système immunitaire, ne sont pas encore complètement matures. Ils sont donc plus fragiles face aux rayons ultraviolets et attrapent donc plus facilement de coups de soleils. Le port de lunettes de soleil ou d’un masque de ski avec indice protection élevé est crucial, tout comme l’application régulière d’un écran total.
Crédit photo: Piz buin