Sébastien Paczka, un coureur solidaire
Courir pour une noble cause. Sébastien Paczka, traileur des Aravis, prendra le départ en août de l’UTMB avec un dossard solidaire. Il portera les couleurs de l’Association de Christine Janin, A chacun son Everest.
Le trail a pris le virage de la solidarité. Aujourd’hui, vous pouvez relever un défi, en pensant à vous, mais également aux autres. Sébastien Paczka, 43 ans, fait partie de ces coureurs passionnés, en quête d’expériences. Il a découvert ce sport presque par hasard. La compétition ne l’attirait pas. En revanche, la montagne a agi tel un aimant. « Je viens de la région parisienne. On venait toujours à la montagne en vacances avec mes parents. J’étais passionné. A 7 – 8 ans, je grimpais partout. Je suis venu à Thônes pour les études au CFMM (Centre de Formation aux Métiers de la Montagne) » Sébastien est pisteur secouriste l’hiver et a monté une entreprise de paysagisme. « J’ai fait du ski alpinisme avec un ami. On préparait des belles courses déjà comme la Patrouille des Glaciers. Et quand la saison s’est terminée, je lui ai dit « On fait quoi maintenant ? » il m’a répondu « Et bien on court ». C’est comme ça que j’ai fait ma première course en 2012. Pourtant courir, je n’aimais pas vraiment ça. J’ai commencé par l’Annécîme (Maxi Race aujourd’hui). Je n’avais pas couru plus de soixante kilomètres avant. Bon, j’ai abandonné à Menthon (70 km). » Il en sourit car il comprend bien que le pari était osé. Mais le virus le prend. « Chaque année je dois faire sept belles courses, celle-ci sera la dernière ».
« Sur la ligne de départ, j’étais en pleurs »
En 2013, il participait à la CCC. 2016, il obtient un dossard pour l’UTMB, mais rien ne se passe comme prévu, il abandonne au 30e km. « C’était voué à l’échec ». Quinze jours avant, il apprend la disparition à la Meige de deux très bons amis, Guillaume et Nathalie. « Lui, c’était mon compagnon de cordée. On faisait de l’alpinisme ou des alpitrails, comme le Mont Blanc aller et retour dans la journée. Sur la ligne de départ, j’étais en pleurs. Pour réussir une course comme ça, il faut que tous les voyants soient au vert. » 2017, il termine la TDS. Il apprend encore un peu plus sur ses capacités. « Je sais que je peux finir même si je suis dans le dur, ça me servira en août ».
Un dossard solidaire pour l’UTMB 2018
Mais il lui reste ce sentiment d’inachevé. L’UTMB trotte dans un coin de sa tête. « L’organisation propose des dossards solidaires. Vous courez pour une association. Il me fallait d’abord trouver 2000 euros qui servent de dons. J’ai fait le tour de la station de Manigod, et trois partenaires m’ont tout de suite dit oui. LabelleMontagne (le gérant des remontées mécaniques), La Vieille Ferme (Hôtel Restaurant), et ValetMont. Ils ont donné 500 euros. Et moi avec mon entreprise (Vert’Tige), j’ai complété ». Alors j’ai choisi à Chacun son Everest. J’avais rencontré Christine Janin en 1994, quand j’étais gamin. Ce qu’elle fait me parle. »
« Je n’ai pas le droit à l’erreur »
Sébastien sait que ce sera son dernier ultra, l’envie d’autre chose, la lassitude prenant aussi le dessus. « Après ça, je n’y retournerai pas. Donc je n’ai pas le droit à l’erreur. Mais je ne courrai pas que pour moi. Je n’ai pas de pression de chrono. Je n’ai qu’une envie passer la ligne, porter le drapeau de l’Association ». A Chacun son Everest accompagnera toutes ses foulées. Son entraînement est passé par l’XL Race en deux jours (mai), la Pierra Menta Été (juillet), trois jours à sillonner le Beaufortain, puis l’XTrail de Courchevel (juillet). L’esprit de Guillaume et Nathalie, les enfants de l’Association, Sébastien sera nourri par toutes ces énergies pour le conduire jusque dans les rues de Chamonix.
Crédit photos: Sébastien Paczka